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» » ESCALE EXPRESS AU BOUT DU MONDE POUR ERIC PERON
mardi 30 janvier 2024

Dimanche 28 janvier 2024

ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest
Escale express au bout du monde pour Eric Péron (ULTIM ADAGIO)

Un p’tit tour et ça repart ! On peut dire que l’ULTIM ADAGIO n’aura pas traîné longtemps en Afrique du Sud, profitant de la réactivité de son équipe à terre, venue sur place pour réparer la tringlerie de safran cassée dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. 
Immobilisé en baie de Cape Town 24 heures, le minimum imposé par le règlement de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest, le trimaran d’Eric Péron est reparti en course dimanche à 18 h 58 pour affronter les mers du Sud. Retour sur une halte indispensable dont se serait bien passé le skipper, mais qu’il gardera en mémoire comme une parenthèse heureuse.

© Julien Champolion - polaRYSE

PHOTOS & VIDEOS DE L'ESCALE

« Depuis l’avarie, tout est allé si vite, je suis passé par tous les sentiments et là, j’avoue que je suis assez bluffé par mon équipe ! » s’exclamait dimanche soir Eric Péron au téléphone, casque sur les oreilles, les mains occupées à tourner les manivelles de l’ULTIM ADAGIO pour exploiter au mieux le vent et s’extirper de la baie de Cape Town. La veille, la fameuse Table Mountain qui culmine à plus de 1000 mètres avait offert un atterrissage inoubliable au skipper, « émerveillé par les lumières roses, la pureté de l’air et ce décor si puissant ». Le skipper d’ULTIM ADAGIO n’avait pas fait le crochet de 400 milles vers l’Afrique du Sud pour le tourisme, mais sans doute n’imaginait-il pas y rester si peu de temps sur place…

© Julien Champolion - polaRYSE

Opération commando

Car dès l’annonce de l’avarie au petit matin de vendredi, l’équipe qui avait déjà accompli l’exploit de préparer le bateau en trois mois pour être au départ de Brest le 7 janvier dernier, s’est immédiatement re-mobilisée. Il a d’abord fallu retrouver le plan précis du secteur de barre qui doit s’adapter très exactement au carré de la mèche de safran qui débouche au-dessus du pont du flotteur tribord. Puis dénicher l’usineur disposant d’un bloc d’alliage d’aluminium de la qualité requise pour fraiser une nouvelle pièce. « Ils n’ont pas traîné, le vendredi soir, la pièce était déjà usinée ! » raconte Eric. Elliot Le Dem, préparateur de l’ULTIM ADAGIO est parti de Lyon et a pris l’avion le premier pour organiser l’escale sur place et il a été rejoint par Loïc Le Mignon, boat captain, qui a décollé samedi après avoir récupéré les pièces à Brest. « À minuit hier, tout le monde était à bord. Les gars ont charbonné toute la nuit pendant que je dormais avec des boules Quiès ! Ce matin, ils avaient terminé, on aurait pu reprendre la mer à midi ! »

Mais il fallait attendre les 24 heures, requises par le règlement pour toute escale, avant de pouvoir de nouveau franchir la porte de référence fixée par la direction de course à la sortie de la baie…

L’histoire retiendra donc que l’ULTIM ADAGIO est le quatrième des six ULTIM de ce tour du monde à faire une escale technique, la première étant celle du Maxi Banque Populaire XI qui s’était arrêté à Recife au Brésil au huitième jour de course. Contrairement aux autres avaries survenues chez ses concurrents, celle de l’ULTIM ADAGIO consistait simplement à remplacer une pièce et ne supposait pas de toucher au composite du bateau puisque la vérification du safran en plongée n’a montré aucune détérioration. Elle fût tout de même l’occasion de checker un certain nombre de systèmes, dont le moteur principal et la génératrice qui avaient tendance à désamorcer (l’alimentation en gasoil) et rendait les séances de recharge de batteries aléatoires. 

Ne pas perdre le fil

Rondement menée, l’opération a également permis à Eric de profiter d’un bon repas et d’une douche avant de revenir à bord ce dimanche après-midi. Le fait d’avoir laissé le bateau sur une bouée, de ne pas avoir eu de clearance d’entrée, ni de manœuvre de port à réaliser, a beaucoup simplifié les choses. « C’était le bon choix. Nous avons pu aussi profiter des solidarités locales avec notamment Manuel Mendès qui tient un chantier naval et a l’habitude de ces pit' stops de bateaux de course. Je regrette un peu d’être allé à terre. Ça m’a permis de passer un petit moment avec l’équipe de SVR et de discuter avec Tom (Laperche), mais j’ai aussi pris toute la civilisation dans la figure après avoir passé vingt jours dans un monde où les seules règles sont celles de la nature ».

Après les émotions et les accolades, il faut désormais remettre son nez dans les fichiers de vent pour trouver la bonne veine et tracer sa route à travers l’océan Indien. Stoppé dans sa course alors qu’il naviguait dans un bon flux de vent, Eric va devoir faire preuve d’habileté pour profiter d’un nouveau front devant lequel il faut absolument rester pour rejoindre la partie méridionale de l’anticyclone centré sur les îles Crozet. « La pointe de l’Afrique du Sud canalise le vent. Il souffle au Nord-Ouest dans l’Ouest du cap et Nord-Est dans l’Est. Au milieu, il y a un triangle très perturbé. Notre but est donc de descendre Sud assez vite avant d’obliquer à l’Est et d’éviter ce dévent par le bas », expliquait le skipper, prêt pour une nuit active à régler son trimaran et veiller les nombreux bateaux de pêche du secteur.

Une chose est sûre, le Grand Sud est à nouveau au programme pour Eric Péron, lui qui va enfin découvrir ces hautes latitudes qui l’ont fait rêver. « Chasing the dawn » (à la poursuite de l'aube), c’est ainsi que les Britanniques appellent joliment cette navigation plein Est qui l’attend pour une vingtaine de jours. Avec sur la route un front à devancer, un anticyclone à contourner sans se faire coincer par la porte des glaces, et les rebuffades de masses d’air qui, elles aussi, font le tour du monde.

© Julien Champolion - polaRYSE

 
VIDEO ESCALE TECHNIQUE - Partie 1
Course contre la montre, de Brest à Cape Town, pour repartir au plus vite en course. Au coeur de l'équipe technique de l'ULTIM ADAGIO.
 
SUIVRE LA COURSE

 

           
CARTOGRAPHIE EN DIRECT
 

À PROPOS D'ADAGIO
ADAGIO est le leader européen de l’appart’hôtellerie. Créée en France en 2007 en tant que joint-venture entre Accor et Pierre & Vacances Center Parcs, ADAGIO compte aujourd’hui 129 sites et 14,071 appartements, répartis dans 16 pays. Il s’agit du plus important réseau d’appart’hôtels en Europe. Alliant la flexibilité d’un appartement et les services d’un hôtel, les aparthotels ADAGIO sont la meilleure solution pour les moyens et longs séjours, offrant le meilleur rapport qualité-prix aux voyageurs d’affaires comme aux vacanciers, et à ceux qui aiment être les deux à la fois. Implantés en zone urbaine, les aparthotels ADAGIO se déclinent en 3 gammes : ADAGIO Original, au cœur des grandes villes ; ADAGIO Access, au centre des capitales régionales ou en périphérie directe des grandes villes ; et ADAGIO Premium, des aparthotels de grand standing.