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» » ERIC, AU BOUT DE L'AVENTURE, AU BOUT DE LUI-MÊME
vendredi 04 novembre 2022

# ROUTE DU RHUM

LUNDI 21 NOVEMBRE

 

ERIC, AU BOUT DE L'AVENTURE, AU BOUT DE LUI-MÊME

 

Eric a franchi la ligne d’arrivée de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ce dimanche matin, après 11 jours, 19 heures et 21 minutes de course. Il termine ainsi 4e chez les Ocean Fifty à l’issue d’un scénario particulièrement disputé. Une expérience aussi haletante que prestigieuse dans sa carrière de coureur au large, et l’illustration aussi d’une détermination sans faille. Éric raconte.

« Fatigué, heureux, soulagé… » Éric Péron, barbe de trois jours, cernes légèrement creusés, cherche un peu ses mots, sourit, et se dit « paumé » après s’être amarré au ponton à Pointe-à-Pitre. « J’aimerais que ce moment dure encore un peu », sourit-il avec pudeur. Ce moment, c’est cette arrivée sur les pontons de Pointe-à-Pitre au soleil levant, les larmes qui coulent sur le bateau, les marques d’affection des proches, la poignée de main avec Thomas Ruyant et « toutes les émotions qui ressurgissent ». Le skipper de Komilfo est allé au bout de lui-même et de son aventure, avec l’abnégation qui le caractérise. Ses réactions sur les pontons et sa volonté d’introspection ne disent pas sa décharge d’effort passée. « Il y a plein d’émotions qui me viennent à l’esprit. J’ai coché une petite case de ma vie de marin. C’est comme un accomplissement. »

« Une option osée »

La course n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille. Il y a d’abord eu ce départ – « je n’avais jamais pris un tel shoot d’adrénaline » - et puis le chaos à traverser en première semaine. Une succession de fronts, une mer aussi croisée que déchaînée et ces rafales de vent qui dépassent allègrement les 30 nœuds. À bord de Komilfo, les incertitudes sont rares, l’attention aiguisée au maximum, l’organisme soumis à rude épreuve. « Ce n’est pas hyper confortable à bord, assurait-il après quatre jours de mer. La zone de vie est trempée, ça caille à l’intérieur et ça secoue pas mal à l’extérieur ! »

 


Mais Éric Péron tient bon et poursuit sa progression avec enthousiasme. Après avoir dépassé les Açores, il tente « une option un peu osée » pour contourner l’anticyclone. « On s’est dit qu’on pouvait faire un coup, tenter de marquer l’histoire ». Il opte pour une stratégie au Sud-Est, loin de la tête de course qui bataille à 200 milles plus à l’Ouest. « Il existait une petite porte possible que j’étais le seul à prendre, c’était intéressant ». Une option qui ne s’est pas avéré payante mais qu’importe : « ça aurait été bête de ne pas le tenter ».


Un « match dans le match » pour terminer

Il faut attendre le huitième jour de course pour qu’Éric retrouve ses camarades de jeu en pointant l’étrave de Komilfo vers les Antilles, bénéficiant enfin des alizés. Il convient alors de composer avec les grains, parfois très violents, à l’instar de cet « orage gigantesque » dans la nuit de samedi à dimanche où « les éclairs semblaient tomber de partout ». Dans cette dernière ligne droite et pour ne pas relâcher la pression, Éric s’est donné pour mission de rattraper Armel Tripon. Un « match dans le match » dans lequel il a pris l’avantage avant d’aborder le tour de Guadeloupe, qu’il aime appeler « l’atterrissage ».
 

Certes, son caractère de compétiteur ne lui permet pas de dissimuler sa déception de ne pas avoir pu se mêler à la bataille pour la victoire finale. Mais, en s’accrochant jusqu’au bout et en s’offrant les joies d’une arrivée prestigieuse à Pointe-à-Pitre, il s’offre une nouvelle expérience aussi riche que vertueuse en course au large. « On se nourrit en permanence de ce que l’on apprend à chaque compétition ». Aux chapitres écrits précédemment qui racontent ses participations à la Solitaire du Figaro, à la Volvo Ocean Race et à la Transat Jacques Vabre, un nouveau est désormais consacré à la plus prestigieuse des transatlantiques. En attendant de nouvelles aventures iodées et toutes aussi riches en émotions.

 

 

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