Lundi 15 janvier 2024

© Eric Péron

Depuis le passage de front froid jeudi dernier, Eric Péron a progressé péniblement vers le Sud pendant 72 heures pour s’extraire d’une dorsale anticyclonique en dessous de laquelle il a commencé à toucher depuis la nuit dernière les alizés de Nord-Est. Les conditions paisibles et l’ambiance lacustre que l’on peut contempler sur les dernières vidéos d’Eric, prises du bord ou via le drone, témoignent d’une forme de quiétude, même si la trace de l’ULTIM ADAGIO indique des virements incessants pour rester sur l’étroite bande de vent scrutée avec le routeur David Lanier.

En tangentant la zone d’exclusion des cétacés du Cap Vert par l’Ouest, le skipper de l’ULTIM ADAGIO n’a en effet pas choisi la route la plus facile et cet épisode de vent poussif a vu le retard du trimaran rouge et blanc sérieusement augmenter face aux cinq autres ULTIM. La flotte s’étire désormais sur plus de 1500 milles, alors qu’on a appris hier soir la décision du Maxi Banque Populaire XI de s’arrêter à Recife au Brésil, preuve que la descente de l’Atlantique Nord n’a été reposante pour personne…

De son côté, Eric va maintenant être payé de ses efforts, puisque son positionnement à l’ouest de l’archipel du Cap Vert lui garantit une route quasi-directe vers le Pot au Noir dans un alizé bien établi en dessous du 16ème degré de la latitude Nord. « J’évacue le stress et le contre-coup nerveux de trois mois de préparation un peu folle. Nous rentrons maintenant dans une phase plus “grand large”, à moins lutter contre les éléments », commentait Eric à son passage en direct samedi dans l’émission Ultim Live, produite par l’organisation de la course. Qui dit alizés dans la descente de l’hémisphère Nord, dit navigation au portant : 600 milles de glisse pure attendent donc Eric d’ici mardi soir dans un vent qui ne va faire que se renforcer et où il faudra veiller aux grains. 

Bonne nouvelle, la génératrice récalcitrante, installée comme source principale d’énergie du bord, a redémarré suite à l’intervention du skipper qui a dû shunter la pompe d’amorçage du gasoil défectueuse. Les ampères peuvent à nouveau couler à flot dans les batteries de l’ULTIM ADAGIO qui va autrement solliciter ses pilotes automatiques dans la phase rapide qui l’attend ces prochaines 48 heures. 

Après le plaisir de la glisse pure, Eric devrait rentrer dans la Zone de Convergence InterTropicale, autrement appelée Pot au Noir, mardi en fin de journée en espérant ne pas être trop ralenti et fêter à bonne cadence son arrivée dans l’hémisphère Sud. 

À PROPOS D'ADAGIO

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