ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest
Pas de vague à l’âme pour Eric Péron

Les vagues, ce n’est pourtant pas ce qui manque dans les parages des Canaries, où l’ULTIM ADAGIO traverse cet après-midi un front froid, première épreuve du feu depuis le départ. À l’écoute de son trimaran qui ne manque pas de souffle contre cet océan qui s’époumone, Eric Péron étudie sans relâche la stratégie des prochaines heures, qui conditionnera sa trajectoire jusqu’au Pot au Noir. Toujours en alerte et heureux d’être en mer, c’est bien comme ça que le skipper rêvait son tour du monde.Les vagues, ce n’est pourtant pas ce qui manque dans les parages des Canaries, où l’ULTIM ADAGIO traverse cet après-midi un front froid, première épreuve du feu depuis le départ. À l’écoute de son trimaran qui ne manque pas de souffle contre cet océan qui s’époumone, Eric Péron étudie sans relâche la stratégie des prochaines heures, qui conditionnera sa trajectoire jusqu’au Pot au Noir. Toujours en alerte et heureux d’être en mer, c’est bien comme ça que le skipper rêvait son tour du monde.

Rien de mieux que la brise et l’océan en colère pour occuper l’esprit et ne pas se perdre en conjectures. L’heure n’est plus à router les petits camarades sur l’écran pour savoir si l’élastique qui vous relie à eux va se tendre, se détendre ou casser. Avec 25 à 30 nœuds établis et une mer hachée, il faut faire face et trouver le bon curseur pour aller vite sans casser.

Eric s’est préparé depuis la nuit dernière à ces premières conditions vraiment toniques de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest : « C’est vrai que depuis le départ, nous avons navigué un peu à toutes les allures et enchaîné l’essentiel des manœuvres, mais il manquait le près dans la brise. Le voilà. Je ne suis pas encore tout à fait déstressé et j’ai choisi de passer assez tôt sous J3 (trinquette) pour toujours garder un cran d’avance sur l’évolution du vent », racontait cette nuit le skipper, casque souple de rugby sur la tête dans son siège de veille, à scruter tous les bruits de l’ULTIM ADAGIO lancé à près de 30 nœuds dans le noir total et une mer encore maniable.

Sans transition

En 24 heures, la situation a changé du tout au tout. Mercredi matin, Eric sortait péniblement de la dorsale anticyclonique qui enflait sur lui et le repoussait dans l’Est de Madère pendant que ses concurrents s’envolaient. Avec la vitesse de ces ULTIM, chaque transition ou petit passage à niveau génère des écarts considérables. Contenu à moins de 150 milles depuis Brest, le retard de l’ULTIM ADAGIO passait ainsi à plus de 400 en une petite journée… À quelque chose malheur est bon dit le proverbe. Ces moments de pétole étaient mis à profit mercredi après-midi pour faire un check complet du bateau qui n’a rien révélé d’ennuyeux pour la suite des événements.

Aujourd’hui, l’ambiance n’est plus à se balader sur le pont. Ça mitraille sec sur les trampolines de l’ULTIM ADAGIO qui progresse sur une mer hachée, levée par un front froid qui balaye l’Atlantique Nord des Açores au Cap Vert, alimenté par une méchante dépression à 977 hPa. Le vent a nettement refusé au passage de la zone interdite des Canaries mais plus l’ULTIM ADAGIO progresse vers le Sud, moins il risque d’être touché par le plus gros du phénomène qui se désagrège au fil du temps. La situation n’en reste pas moins complexe selon le skipper. « Derrière le front, il va falloir choisir entre la peste et le choléra. S’engager plus à l’Ouest est risqué car la mer est très forte avec 5 à 6 mètres de vagues et il y a un trou entre la dép’ et le début de l’alizé, pas simple à rejoindre. Gagner au Sud en virant plus tôt entre le Cap Vert et l’Afrique est tentant. On peut aller y chercher l’alizé profond mais ensuite, l’angle pour descendre vers le Pot au Noir est très mauvais… » 

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